- Mon collègue raconte à tout le monde que je suis un(e) menteur(se).
- Mon patron m'a accusé d'avoir volé de l'argent dans la caisse.
- Ma belle mère m'accuse d'avoir manipulé son fils.
J'entends régulièrement ces phrases dans mes séances, quand mes clients demandent de les aider avec la peur de l'accusation à tort. Oui, la fausse accusation injuste peut être paralysante. Voyons cela de près.
Avez-vous déjà ressenti un sentiment de culpabilité destructrice ? Ou peut-être, vous souvenez-vous de la colère volcanique en cas d'accusation injustifiée ? Peut-être connaissez vous l'impuissance face à l'impossibilité de prouver votre vérité à autrui ? Je vous propose ici d'apprendre à restaurer votre estime de vous.
Lorsque mes clients viennent me voir parce qu'ils sont préoccupés par la sensation d'être accusés, je leur pose cette question : « Si vous êtes accusé, qu'est-ce que cela signifie pour vous ? Le plus souvent, ils me répondent par l'une ou l'autre phrase :
1. "Cela veut dire que j'ai fait quelque chose de mal et je me sens coupable."
2. "Ce sont des fausses accusations que je ne mérite pas et je suis en colère."
Le dénominateur commun est la croyance primaire derrière ces 2 réponses est la même - "Si je suis accusé, c'est parce que je suis coupable, c'est de ma faute, je suis mauvais". C'est précisément parce que la personne adhère à cette idée d'être fautive qu'elle souffre autant. C'est parce qu'elle lui colle à la peau (inconsciemment) qu'elle cherche à s'en défendre par la colère.
Vous pourriez me dire "- Bien au contraire, c'est parce que la personne n'est pas coupable qu'elle réagit par la colère". Mais si elle ne sent pas coupable intérieurement, si ces propos ne sont aucunement à propos d'elle, pourquoi ne pas rester sereine, calme et passer son chemin en laissant l'autre penser ce qu'il veut ? Pourquoi cette sensation d'accusation injuste génère autant de colère et touche autant ?
La colère qui ne faiblit pas en réponse à des accusations avec lesquelles la personne n'est pas d'accord est souvent le résultat d'un conflit intérieur, né de la collision entre la culpabilité (la plupart du temps non conscientisée, elle est refoulée) et la conscience de son innocence (pourtant je n'ai rien fait).
Tout conflit intérieur (intrapersonnel) est beaucoup plus difficile à supporter qu'un conflit entre deux personnes, c'est pourquoi nous nous efforçons de diriger notre colère sur l'accusateur pour l'éloigner de notre conflit intérieur. Si une personne ne se croit pas coupable dans son inconscient, si elle est convaincue de son innocente, si elle sent avec chacune de ses cellules que l'accusation n'est pas à propos d'elle, mais à propos de l'idée que son accusation s'est mis en tête, dans la plupart des cas, elle peut très facilement la supporter. Elle ne sent ni obligée de se justifier, ni obligée de prouver quoi que ce soit à l'autre.
Pour se libérer du sentiment de culpabilité en cas d'accusation à tort, je vous propose de remplacer la croyance intérieure "Si on m'accuse, je suis coupable" par l'idée suivante : "Si quelqu'un m'accuse, alors il me considère coupable."
La différence peut vous sembler subtile, mais si vous relisez cette phrase, elle est énorme ! Beaucoup peuvent me répondre que l'accusation ne laisse pas d'autre choix que de se sentir coupable ou être en colère (en fonction de la culpabilité refoulée ou pas).
Cela est dû au fait que la culpabilité est une émotion que nos parents nous enseignent dès notre tendre enfance. C'est un excellent levier de manipulation sur l'enfant. Les enfants des parents qui n'utilisent pas ce type de manipulations deviennent des adultes beaucoup plus libres de ce sentiment de culpabilité destructrice.
Mais les autres enfants (ceux qui ont été blâmés autrefois), à l'âge adulte restent sensibles aux accusations, parce qu'ils y adhèrent sans le conscientiser. Pendant le vécu émotionnel (colère ou culpabilité), le psychisme régresse jusqu'à l'âge précis où l'accusation du passé a été particulièrement douloureuse. L'évènement extérieur (accusation) la réveille, mais la blessure était déjà là, présente dans les profondeurs de l'inconscient de la personne. Voilà comment une personne adulte se met à se sentir coupable comme un petit enfant face à une figure d'autorité. Et les figures d'autorité ... ont toujours raison aux yeux d'un enfant.
J'ai recensé 8 raisons pour lesquelles vous pourriez être considéré comme coupable par les autres :
1. Vous avez réellement fait quelque chose de mal, un truc pas cool.
2. L'accusateur n'a pas suffisamment d'informations fiables (c'est quelqu'un d'autre qui est réellement responsable du problème, le vrai coupable existe, mais ce n'est pas vous).
3. L'accusateur a du mal à reconnaitre et à accepter sa part de responsabilité dans l'affaire ("A cause de toi je suis dans cette situation").
4. L'accusateur veut décharger sa colère accumulée sur vous, parce qu'il n'arrive pas à l'exprimer au "bon endroit". (colère déplacée sur vous).
5. L'accusateur a "inventé" pour vous un ensemble d'obligations dont vous n'avez pas eu connaissance («C'est toi qui devait aller chercher les enfants à l'école, pas moi ! »).
6. L'accusateur est conscient de son accusation injuste, son but est de vous manipuler. Il sait ce qu'il fait.
7. L'accusateur est dans un état de désarroi, traverse un choc émotionnel ou une phase du deuil (la colère contre les autres est une des étapes du deuil).
Et même si vous aviez commis une erreur et que vous la reconnaissez, même si vous avez des torts partiels, c'est une excellente raison pour vous focaliser sur la responsabilité et non la culpabilité, afin de faire tout votre possible et minimiser les conséquences de vos actions. Mais pas de rester dans la culpabilité et ressasser votre indignité et méchanceté qui ne résout en rien le problème.
Changez la croyance destructrice "Si on m'accuse, je suis coupable" par la pensée "Si quelqu'un m'accuse, alors c'est lui (elle) qui me considère coupable". Sentez vous calme et confiant. L'autre a une opinion sur vous, et même si vous n'êtes pas d'accord avec le contenu de ses pensées, il a le droit de penser ce qu'il veut. Même si l'autre est convaincu de votre faute, quelle est la vérité à vos yeux ? Pourriez vous la reconnaitre à vos yeux à vous ?
Voici un exercice qui pourra ancrer en vous cette idée et vous libérer de la culpabilité. Prononcez à voix haute ce texte dès que vous en ressentez le besoin :
"Avant, j'avais l'habitude de penser que si j'étais accusé, alors j'étais à blâmer et je devais me sentir coupable. C'est ainsi que mes parents et d'autres personnes m'ont appris à me sentir. Cela leur a permis de manipuler mon comportement. Je leur suis reconnaissant pour m'avoir appris à être responsable, mais maintenant je suis adulte et je considère l'attitude de me blâmer en cas d'accusation comme erronée. Désormais, je crois que si quelqu'un m'accuse, cela signifie seulement qu'il me considère coupable, et rien de plus. Cette personne peut le penser pour plusieurs raisons (énumérez toutes les raisons possibles). Et même si j'ai commis une erreur, un comportement responsable digne d'un adulte que je suis sera de corriger les conséquences de mes actions et ressentir la tristesse à la place de la culpabilité, ressentir les regrets raisonnables. Je peux garder une attitude saine envers moi-même. Même si cela m'est difficile au début, j'y arriverai petit à petit. "
Et une dernière chose, s'il s'agit de défendre votre honneur devant la justice, prenez un avocat qui vous représentera. Faites votre possible pour exprimer votre version des faits.
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Olga Alexandrova,
17 février 2023